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Historique Cartomancie & Cartes à Jouer en Occident Xe-XVe S. ABC Arts Divinatoires & Mancies | Guide Divination & Voyance |
UNICORNE.COM • Le Portail des Arts Divinatoires | • HISTORIQUE CARTOMANCIE & CARTES A JOUER • | Québec, Canada • Mardi 26 Janvier 2021 - 4:21 AM |
De tous temps, de toutes époques, l'homme apprécie le jeu pour se divertir. Pour entr'apercevoir son futur, il aime aussi interroger augures et devins via la pratique des arts divinatoires — d'ailleurs nommés « sorts divinatoires » au Moyen-Âge et à la Renaissance —. En utilisant les cartes à jouer comme support divinatoire, il apprend vite à faire un tirage de cartes pour obtenir des oracles et ainsi découvrir quelle sera sa destinée.
Hommes jouant aux cartes. Miniature produite pour Louis II Roi de Naples,
vers 1352. (Roman du Roy Meliadus de Leonnoys) © The British Library
Et comme ils sont précieux et versatiles, ces jeux de cartes! Tant et tant que chaque région du monde aimerait pouvoir en clamer haut et fort, avec fierté et un brin d'orgueil, la pérennité. Ce qui est fort hasardeux: attendu que et selon toute évidence, nos cartes à jouer modernes sont en fait le fruit savoureux de multiples influences et civilisations, fruit mûri et bonifié au fil du temps et au gré de divers périples, parfois périlleux.
Ainsi, l'histoire commence quelque part en Orient, où l'Inde notamment utilisait déjà des jeux divinatoires... 4,000 ans avant J.-C. mais aussi, entre les dés à jouer, les dominos et les cartes “feuilles” monétaires, au coeur de la Chine; fait un détour en Inde pour le mariage des jeux d'échecs avec les précédents pour ainsi développer les ganjifas: ces jeux de cartes Indiens; se propageant de là par la suite et à ce qu'il semble avéré, par trois avenues: la voie tsigane, gitane, bohémienne; la voie Maure; la voie arabo-islamique et égyptienne.
On retrace donc, en provenance de l'Inde dès le Vième siècle mais surtout, dès le IXième siècle, des vagues successives de migration des populations vers l'Europe occidentale; peuples ayant réussi à quitter leur pays suite aux invasions territoriales sanguinaires, que les grecs byzantins nomment “atsingani” ou tsiganes, pour “diseurs de Bonne Aventure”. Les cartes Indiennes aboutissent aussi chez ceux vivant autour de la Méditerranée, suite aux conquêtes territoriales réalisées sur le continent asiatique.
De là, découlant du jeu Indien ganjifa, le jeu de cartes devient “Les Taraux” chez les Tsiganes (gitans, bohémiens); le “Ganjifeh” ou “Ghengdifeh” en Perse (cartes des Maures?); et les “Naibes” chez les Mamelouks d'Égypte — de l'arabe “nabi” ou « diseur de bonne aventure »; donc confirmés jeux de cartes usités pour l'art de la divination —. Les cartes à jouer sont alors introduites en territoire européen occidental par ces trois voies. La première ayant lieu un peu avant l'an 1000, est axée sur la divination et s'effectue de façon plutôt discrète; et la deuxième vague, plus massive, axée tant sur le jeu que sur l'art divinatoire, au cours du Moyen-Âge au XIVième siècle. Frappés de multiples interdits, les jeux de cartes circulent alors tant bien que mal sous trois formes principales: les taraux (tarots) — auxquels est ajoutée au XVième siècle une 5e suite de 22 cartes (arcanes majeurs), les Triomphes ou Tarot —, les naïbes (naïbis, naipes) et les cartes à jouer modernes.
Dans le cadre du présent exposé, nous allons nous concentrer tant sur l'histoire des cartes à jouer que sur celle de la cartomancie: ces cartes à prédire l'avenir. En ciblant d'une façon toute particulière un certain espace-temps: soit en scrutant de plus près les premiers moments de leur arrivée en terre d'Occident, en provenance de l'Orient; de même que l'évolution de leur présence en Europe entre les 10e et 15e siècles prioritairement. Un clin d'oeil donc à l'époque du Bas Moyen-Âge — cette mystérieuse période médiévale truffée de secrets qui ne demandent qu'à se dévoiler — et du début de la Renaissance. — Lire la suite... Jeux et Cartes en Chine